1.4.08

Embrouilles à l'UMP...

Prenant acte de la déculottée électorale des 9 et 16 mars, la direction de l’UMP a été remaniée vendredi, ouverte notamment au villepiniste Bruno Le Maire et à quelques députés issus de l'UDF, Philippe Daubresse et Bernard Deflesselles qui héritent respectivement d'un poste de délégué général « au dialogue social » et de conseiller politique. Patrick Devedjian reste secrétaire général du parti, mais les critiques montent en puissance au sein de l’UMP sur sa gestion « rigide et solitaire ». Il se voit désormais flanqué de deux chiens de garde, le Ministre du Travail et de la Solidarité Xavier Bertrand, et la Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet qui deviennent secrétaires généraux adjoints. Autre proche de Sarkozy, Christian Estrosi, qui s’était signalé la veille dans L’Express, avant de récidiver dans les colonnes du JDD par une critique virulente de la direction de l’UMP, a refusé d’intégrer les instances du parti en affirmant que « rien de satisfaisant ne lui a été proposé ». Selon le nouveau maire de Nice « l'UMP n'a plus de chef d'orchestre » depuis le départ de « son autorité morale » Nicolas Sarkozy ; l'UMP « ressemble désormais à une armée mexicaine, sans véritable chef », un « machin snob », aux messages « confus, brouillés », qui « s'est étiolé, a perdu sa dimension populaire ». Et M. Estrosi d’enfoncer le clou en indiquant que M. Devedjian a donné « ces dernières semaines une image de maladresse, de paralysie ». « Il n'a donné aucun signe qu'il allait changer de ligne », « mais en est-il seulement capable ? »

Pas d’étincelles

Patrick Devedjian n’a pas manqué de renvoyer dans ses buts samedi sur Europe 1 le roi de la tchatche Estrosi en confiant que ce dernier « sait de quoi il parle quand il parle des difficultés des fédérations puisque la sienne a donné lieu à un affrontement avec le maire de Cannes (Bernard Brochand), qui en a d'ailleurs triomphé très brillamment. Je pense qu'il veut aussi se préoccuper de régler cela », a noté M Devedjian un brin vachard. D’autant que l’élection d’Estrosi à Nice a singulièrement amplifié la mégalomanie du personnage qui déclarait ces derniers jours qu’« aucune grande décision nationale ne pourra être prise sans tenir compte de (son) avis ». L’« avis » d’Estrosi ne diffère pourtant en rien des principes d’action politique et de l’idéologie de la droite mondialiste. De plus, à bien y regarder, le candidat Estrosi n’a pas fait des étincelles et a été le maire de Nice le plus mal élu depuis soixante ans, n’ayant réuni au second tour que 41,3% des électeurs niçois. Autre attaque lancée contre M. Devedjian, celle émanant du sarkozyste Abderrahmane Dahmane, chargé de mission « diversité » par le Président de la République. Dans un entretien au Parisien publié le 27 mars, M. Dahmane estime que le nombre de têtes de liste accordées à des Français issus de l'immigration n'a pas été suffisant. « Le compte n'y est pas (...) » déplore-t-il, « l'UMP n'a pas donné le bon exemple », « Nicolas Sarkozy a ouvert les portes mais ses successeurs ne veulent pas respecter cet héritage » a-t-il encore affirmé. Au vu des scores calamiteux réalisés par les candidats UMPS « issus de la diversité » lors des scrutins des 9 et 16 mars, le choix de ne pas respecter cet « héritage » a permis de limiter la casse. En effet, les candidats "divers" ont fait « des scores inférieurs à ceux des candidats, placés dans des conditions électorales comparables mais choisis pour leurs mérites, et non pour leur couleur »

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