20.6.08

Livre blanc : Bompard, un cas exemplaire d’impuissance

Source: http://www.nationspresse.info/?p=791#more-791

Suite à la publication du Livre blanc sur la Défense, document hautement controversé, il est fort possible que la base aérienne d’Orange, la fameuse BA 115 « Capitaine de Seynes » (environ 3 500 militaires), disparaisse. Le député UMP local, Thierry Mariani, se montre en revanche « optimiste » (La Provence, 18 juin 2008). Depuis, les Orangeois attendent le 3 juillet pour connaître, avec certitude, le sort de leur BA 115.
Comme d’habitude, le maire d’Orange, Jacques Bompard, s’en est ému, commentant l’information dans la presse et s’empressant d’écrire une lettre au ministre concerné (La Provence, 4 juin 2008), point final.

Pas de plan de sauvetage
En cas de fermeture de cette base militaire, ce serait une catastrophe, économique, sociale, humaine pour Orange. Et son premier magistrat aurait tout à gagner à tenter de la sauver coûte que coûte. Mais, a priori, nul plan de remplacement n’est mis en œuvre pour que l’économie de la ville en soit moins touchée. Et même si la base reste un temps, il n’est pas sûr que l’équipe en place, dont la liste a été réélue dès le premier tour à 61%, daigne bouger de quelque manière que ce soit. « Pas de programme, pas de projets, se désolent les Orangeois de l’opposition municipale (gauche), si ce n’est celui de bétonner des hectares pour installer des grandes surfaces qui ne pourront pas rester faute de développement démographique » (orangelibre.blog4ever.com). Déjà, Orange voit sa population baisser, ce qui est un comble en Provence. La base disparaissant, cela ne devrait pas s’arranger, au contraire. Et les plus lucides de constater : « Pas de déviation, pas de rénovation des quartiers, pas de partenariats (ou très peu), pas de grands chantiers structurants. La seule exception est le plan de rénovation du patrimoine romain initié par la Région grâce auquel le Théâtre antique et l’Arc de triomphe sont en rénovation, dans lesquels la Mairie ne participe qu’à faible hauteur tout en étant maître d’œuvre ». Et il n’y a pas que des gens de gauche qui soulignent cet état de fait.

Immobilisme villiériste
N’en déplaise à certains illuminés employés par la municipalité, les neuvaines, les bénédictions et les chapelets n’y changeront rien : la base est condamnée, à plus ou moins long terme. « Orange est rouge ! » comme on le dit dans le jargon des aviateurs pour clouer les appareils au sol.
Dans cette ville du Vaucluse, si « bien tenue », où la voirie est régulièrement refaite, où chaque bac à fleurs est à sa place, surtout dans les quartiers des copains, des amis proches, des électeurs fidèles, disent les mauvais esprits, dans cette ville qui est prise comme l’exemple à suivre par une certaine extrême-droite passéiste et revancharde, pour ne pas dire acariâtre, l’impuissance politique du premier magistrat s’affiche au grand jour. Bien entendu, Jacques Bompard n’y peut pas grand-chose dans ce projet de refonte totale de notre outil militaire, et les conditions de survie de la base aérienne ne dépendent pas du maire, mais de la politique de l’Etat, donc du gouvernement.
Certes, mais c’est bien là que le bas blesse. Parce que l’édile orangeois est membre à part entière d’une petite formation très très proche de la majorité présidentielle, c’est le moins que l’on puisse dire. Une formation qui se permet même de s’accorder politiquement avec la très hégémonique UMP de Nicolas Sarkozy. Lorsque l’on a la chance d’appartenir à une structure satellitaire de la majorité gouvernementale (et que l’on ne nous affirme pas le contraire !), on a les moyens de faire pression pour sauver les meubles.

Victime de la stratégie servile de Villiers
Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers, maître incontesté du MPF, a changé son fusil d’épaule : retour à la niche ! Et de négocier quelques députés çà et là, quelques mairies, quelques élus aux conseils généraux, quelques prébendes et autres petites commodités. Bien entendu, le vicomte a pensé à tout, à lui tout d’abord, à sa petite cour, à son petit parti, à tout… sauf à une chose : permettre à ses élus, à ses quelques maires confrontés aux dures réalités du sarkozysme de s’en sortir. Le maire d’Orange est de ceux-là ; bien involontairement, il est une victime de la stratégie servile de Villiers en direction de l’UMP. Face à la catastrophe économique et sociale qui menace sa bonne ville d’Orange, l’ex FN devenu très opportunément MPF, par ressentiment contre Le Pen, est placé devant la politique du fait accompli, impuissant. Et c’est cela qui est donné en exemple par certains aigris. A méditer !

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