19.6.08

La diversité... une chance pour la France ? NON !


La diversité éliminée

« La diversité nous rend plus fort » proclamait le clip de propagande concocté par la Fédération Française de Football à l’occasion de l’Euro 2008. Une diversité de notre équipe « nationale » qui n’a pas fait le poids face à des formations plus homogènes et réalistes, le onze tricolore ayant été incapable de remporter un seul match. Ce qui ne fait pas les affaires du gouvernement qui tablait sur un bon parcours de l’équipe de France pour détourner l’attention des Français sur son incapacité à tenir ses engagements et à enrayer le déclin de notre pays. Gageons qu’une fois les Jeux Olympiques passés, autre dérivatif de cet été, le principe de réalité reprendra tous ses droits, d’aucun pronostiquant une rentrée chaude sur fond d’asphyxie économique, de tensions sociales et identitaires, de crise pétrolière… Les médias adorant brûler ce qu’ils ont adoré, le sélectionneur de l’équipe de France de foot, Raymond Domenech, est voué aux gémonies avec une belle unanimité au lendemain du match perdu contre la « Squadra Azura ». Pourtant, le sélectionneur français avait mis tous les atouts de son côté, de son point de vue, pour faire gagner son équipe plurielle. Ainsi il avait fait appel à Jean-Pierre Doly, secrétaire général du comité exécutif de Médéric – la société de protection sociale dirigée par le frère du chef de l’Etat, Guillaume Sarkozy – pour instaurer un bon climat dans l’équipe de football plurielle. M. Doly avait en effet sur le papier toutes les qualités pour mener à bien cette tâche, puisqu’il fut chargé de mettre en place il y a plus de trente ans des « stages ethnies » à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Des stages qui visaient à rapprocher les cadres des ouvriers immigrés… avec plus de succès ?

Choix politique

Le Front National lui, n’est jamais tombé dans les travers du politiquement correct qui a fortement influé sur la composition du onze de France, tant il est vrai que les épreuves sportives sont aussi un bon révélateur de l’état d’une société. Il y a deux ans déjà, Jean-Marie Le Pen avait relevé que le choix opéré pour sélectionner les joueurs ne répondait pas seulement à des raisons sportives : cette équipe « ne reflète pas la France telle qu’elle est », avait déclaré le président du FN notant que Raymond Domenech, qui a dit qu’il était « d’extrême gauche », a « fait ses choix selon ses opinions politiques ». (FDA Quotidien du 04/07/2006). M. Domenech dont les colères sont tout aussi sélectives et politisées, avait exprimé son ire quand notre hymne national avait été sifflé lors d’un match de la sélection française sur le sol italien contre l’Italie l’année dernière. Une indignation qu’il n’avait pas manifestée a contrario, allez savoir pourquoi, le 16 novembre 2007 lors du match dit « amical » entre l’équipe de France de football et le Maroc au Stade de France. Lors de cette rencontre, comme le 6 octobre 2001 pour la confrontation toute aussi « amicale » entre la France et l’Algérie, les 68.000 spectateurs parmi lesquels, selon la presse, les Marocains, Français d’origine marocaine ou Maghrébins étaient extrêmement majoritaire, la Marseillaise avait été copieusement sifflée avant le coup d'envoi, pendant que des milliers de drapeaux aux couleurs du royaume chérifien étaient agités dans le stade. Interrogé sur ce point, Raymond Domenech s’était contenté de déclarer qu’il était « content qu'il y ait eu autant de monde pour un match amical en novembre ». Quant au capitaine de l'équipe de France Lilian Thuram, il avait affirmé que « les sifflets » ne le « (choquaient) pas plus que ça »… RMC l’avait rapporté sur son antenne le 19 novembre, lors de l’annonce dans le stade du nom des joueurs participant à ce match, seuls ceux du « 11 tricolore » portant des patronymes à consonance arabe avaient échappé aux huées, ainsi que les convertis à l’Islam que sont Frank Ribéry et Nicolas Anelka (FDA Quotidien du 21/11/2007)…

Ça fait mal…

Les joies de la diversité, les professeurs des établissements scolaires de France et de Navarre en font également régulièrement l’expérience. Lundi une enseignante du très « pluriel » collège Henri Dunant de Colombes (Hauts-de-Seine), situé en zone d'éducation prioritaire (ZEP) a été agressée avec une rare violence par un individu cagoulé et copieusement arrosée de gaz lacrymogène à l’intérieur des locaux. Un adolescent de 14 ans a été placé en garde à vue mardi dans le cadre de cette enquête. Dans les heures qui ont suivi cette agression, une autre enseignante a été menacée et insultée depuis l'extérieur de l'établissement. Symbole de l’impuissance de la majorité au pouvoir à rétablir l’ordre, les hiérarques sarkozystes en sont réduits à promettre pour demain ce qu’ils sont incapables de faire aujourd’hui, empêtrés qu'ils sont dans leur présupposé idéologique, à savoir le retour à la sécurité. A l’image de Patrick Devedjian, patron UMP du Conseil Général des Hauts-de-Seine qui, faute de mieux, s’est déplacé dans ce collège pour entendre le ras-le-bol du corps enseignant devant la multiplication des violences dont ils sont victimes – « jets d'œufs et de pierres », « coup de poing sur la proviseure », « départs de feux »... Des enseignants qui, hélas pour eux, sont souvent les mêmes que ceux qui manifestaient pendant l’entre deux tours de la présidentielle de 2002 avec leurs élèves pour dénoncer « le monstre Le Pen » et son programme « sécuritaire »…

« Hétérogène socialement »

Toujours mardi, au collège Chantemerle de Corbeil-Essonnes (Essonne) cette fois, une enseignante de 30 ans a été rouée de coups – coup de poing au visage, et frappée à coups de pied une fois tombée à terre – par un élève de troisième, âgé de 16 ans. Selon les témoignages, ce « jeune » n’aurait pas supporté une remarque, jugée pourtant « anodine », de cette enseignante alors qu'il tardait à quitter la salle de classe. La jeune femme s'est vue prescrire 10 jours d'incapacité totale de travail. Pour marquer le coup, a déclaré Marie-Louise Testenoire, inspectrice d'académie de l'Essonne, les enseignants de ce collège ont évoqué avec leurs élèves cette agression et « procédé à un rappel des règles de "la vie commune" ». Avec un sens remarquable de l’ellipse, un don certain pour l’euphémisme politiquement correct, Mme Testenoire a tenu également à préciser – en guise d’explication ? – que le collège Chantemerle est un établissement « hétérogène socialement ». Chacun aura traduit ce qu’entendait cette inspectrice d'académie par cette formule frileuse…

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